Île d’Alcatraz – la prison devenue musée
L’histoire de l’Île d’Alcatraz, dans la baie de San Francisco, est assez intéressante. L’île abritait, successivement, la forteresse, la prison militaire et la prison fédérale de haute sécurité, pour devenir par la suite le siège des amérindiens et se convertir aujourd’hui en musée passionnant des Etats-Unis. L’Alcatraz doit avant tout sa gloire à la prison unique, parmi les plus connues de l’histoire mondiale.
Les Etats-Unis des années 30 font face au débordement de la délinquance, les villes s’étouffent sous le pouvoir des gangsters. Dans ces circonstances-là, le gouvernement prend des mesures assez rigides : on crée une prison spéciale pour les criminels les plus dangereux du pays. L’île d’Alcatraz en assure les conditions parfaites : entièrement isolée, dans la baie d’eau glaciale, aux courants rapides. En 1934, l’établissement s’ouvre aux prisonniers. Ce sont les criminels les plus dangereux, ayant évité la peine capitale, aussi bien que les mutins et les fugitifs des autres prisons. Parmi les prisonniers les plus célèbres, enfermés entre ces murs, on nomme le roi des gangsters Al Capone, George Kelly Barnes dit « Machine Gun » Kelly, le terrible Arthur Barker, Robert Franklin Stroud, surnommé « l’homme aux canaris d’Alcatraz ».
Les travaux forcés, les cellules d’isolement, les cachots frigorifiés, les heures de restrictions (notamment l’interdiction de parler), les rendez-vous et la correspondance prohibés, la surveillance sans relâche, les perquisitions régulières … Des prisonniers en perdaient la raison. Le continent ignore ce qui se passe entre ces murs terrifiants, puisque la présence de la presse n’est pas tolérée.
La prison fonctionne pendant presque 30 ans. On considère qu’il n’y a eu aucune cavale réussie. Bien que des sources sûres parlent d’au moins 14 tentatives d’évasion. Parmi eux, une histoire de 1962 reste très obscure. Frank Morris et frères Anglin élaborent un plan astucieux et arrivent à quitter leurs cellules. Officiellement, ils sont portés disparus – on ne put jamais les retrouver, morts ou vivants. Mais la version de leur réussite n’est pas totalement écartée – ils auraient pu atteindre la rive et brouiller les pistes sur le continent. Plus tard, l’évènement est rendu célèbre par le film L’Évadé d’Alcatraz. D’autres films hollywoodiens, comme Train to Alcatraz, Rock etc., sont très parlants, sans oublier les livres et les documentaires, dont la prison est le sujet dominant.
En 1963, la prison fût fermée : à la différence des autres prisons du continent, la gestion (dont l’acheminement de la provision de San Francisco), s’avérait très coûteuse. Quelque temps après ces évènements, l’île est occupée par des amérindiens et les hippies. Le bâtiment de la prison est souvent détérioré par leurs feux de camp. Plus tard, le gouvernement américain déloge tous les habitants de l’île et à partir de 1973 la prison se transforme en musée.
Chaque année, le territoire de l’île est visité par près d’un million de touristes. On peut pénétrer dans les cellules et la bibliothèque, faire un tour dans la cour, où se promenaient jadis des prisonniers, essayer les menottes ou s’assoir sur les lits de planches. Vous découvrirez l’histoire de l’île et de la prison, mais aussi les destins des prisonniers célèbres, à l’aide d’un audioguide. Les boutiques proposent les souvenirs avec les vues de l’île, les objets d’usage courant des prisonniers.
